Un des derniers livres parus chez Lumen est « Seul un monstre » de Vanessa Len. J’avais un peu craqué avec la communication de l’éditeur sur Instagram ; le livre était plutôt bien vendu, le synopsis me faisait envie. Lors de ma prochaine visite à Bruxelles, je décide de précommander le bouquin dans une librairie.

La quatrième de couverture :

”Un monstre et un héros s’affrontent… comme souvent. Sauf que cette fois, le monstre, c’est elle. N’oublie pas la règle d’or : personne ne doit savoir ce que tu es. Jamais tu ne devras parler des monstres à qui que ce soit.

Pour Joan Chang-Hunt, les vacances s’annoncent idylliques. Elle est bien décidée à savourer tranquillement son séjour dans la famille un peu farfelue de sa mère, à Londres. Elle adore son petit boulot au manoir de Holland House, où elle se rapproche peu à peu d’un autre passionné d’histoire, Nick. Mais rien de tout cela n’est en fait un hasard : quand, une nuit, un terrible drame se produit, l’été de la jeune fille vire au cauchemar.

Les Hunt ne sont pas simplement de grands excentriques, ce sont des créatures dotées de pouvoirs cachés aussi fascinants que terrifiants – l’un des douze clans qui règnent en secret sur la capitale. Le tueur de monstres des contes de son enfance n’est pas qu’un mythe, il existe bel et bien, et ne reculera devant rien pour abattre ceux qu’elle aime. Pire encore : c’est Nick, le garçon auquel elle a commencé à s’attacher. Pour sauver les siens d’une mort certaine, Joan va donc devoir s’allier avec l’héritier d’un clan ennemi, Aaron Oliver. Mais surtout, il va lui falloir accepter sa véritable nature.

Car dans cette histoire, le monstre… c’est elle. Monde magique dissimulé au milieu du nôtre, voyages dans le temps, familles rivales aux pouvoirs insoupçonnés et âmes sœurs contraintes de s’affronter – ce premier tome d’une trilogie fantastique menée de main de maître ne vous laissera pas un instant de répit !”

Après avoir lu Ceux qu’il nous faut retrouver du même éditeur, j’étais plutôt à l’aise sur l’achat du livre, en confiance, même.

Mon avis après avoir terminé le livre

Très honnêtement, je me suis posée la question si je devais écrire quelque chose sur ce livre. En septembre, j’ai eu la même réflexion après avoir lu « Jusqu’au dernier » (Finbar Hawkins, Casterman), j’avais décidé que je n’écrirai rien à son sujet ; je suis sûre que des gens ont aimé le livre mais il n’était pas pour moi. Quant à Seul un monstre, je suis relativement déçue et j’aimerais expliquer pourquoi. Attention, ça va divulgâcher quelques éléments de l’intrigue mais pas sa totalité ! Je ne parlerai pas des évènements majeurs de l’histoire.

J’ai honnêtement quelques problèmes avec certains sujets du livre. Des problèmes profonds, pourrais-je dire, d’ailleurs. Un point positif je trouve, c’est qu’il y a une notion de chronologie immuable qui ne l’est pas tant que ça, qui empêche de s’envoyer une lettre à soi-même du futur, mais pas de parler à sa grand-mère (voire de la tuer, pourquoi pas ?). Le fait en lui-même est plutôt bien construit, mais au fur et à mesure qu’on avance dans le livre, ça devient un peu plus compliqué, du moins pour moi.

Par exemple, il est indiqué que le Roi (des monstres de l’équivalent de l’Angleterre) a écrit la chronologie actuelle pour qu’elle suive ses désirs. Sauf que les protagonistes de l’histoire s’introduisent illégalement dans une réception et genre… ce n’est pas écrit ? Ni même l’élément déclencheur de l’histoire ? Même si c’est expliqué dans les prochains tômes, la suite ne m’a pas vraiment donné envie de continuer la lecture de la trilogie. Si j’étais reine omnisciente de la chronologie, pourquoi je me ferais chier avec d’autres royaumes qui peuvent potentiellement entrer en guerre, laisser quelqu’un qui pourrait potentiellement me détrôner… je l’éliminerais avant même sa naissance.

Quant aux romances qui s’installent… que c’est mou. Mais que c’est mou. 😩 J’aime beaucoup les romances (surtout queer) et les représentations MOGAI, ça converge pas mal les livres que je lis. Dans Lady Helen, ça venait des tripes, c’était sauvage, parfois violent. Dans Caresser le velours, c’était doux, développé, mais aussi conflictuel. Dans Seul un monstre, Joan se languit d’une romance à la Roméo & Juliette, un amour impossible entre un monstre et un tueur de monstre, mais c’est très superficiel. Il n’y a pas de spontanéité. Même si c’est catégorisé Young adult, c’est survolé alors que d’autres livres font ça très bien comme Aristote & Dante découvrent les secrets de l’univers.

Le petit twist final j’ai été agréablement surprise, c’est la seule chose que je n’ai pas vue venir. Cependant… le pouvoir caché et secret, illégal que personne ne peut utiliser et qu’elle comprend ce qu’il fait à la fin, plutôt magique. Non. En vrai, la fin où tout est bien qui fini bien me déçoit. Au fur et à mesure de ma lecture, j’ai dû oublier le « Livre 1 » sur la couverture. À 100 ou 200 pages de plus, un peu plus de développement du fond, pourquoi telle ou telle chose est illégale, en bref : développer les personnalités des personnages, leurs ressentis, les lieux, les lois, etc, aurait eu davantage d’impacte sur moi.

J’ai aimé

• La morale autour du fonctionnement du voyage temporel
• La recherche et/ou conflit identitaire de Joan qui est mi-humaine-mi-monstre, sino-britannique.
• La douceur de certains personnages.
• Les petits voyages temporels avec quelques détails plutôt cool (je suis nostalgique des années 90, pardonnez-moi)
• Londres. Encore. 😇

Conclusion

Malgré ce que j’ai dit plus haut au sujet du roman, il est plutôt bon si on ne s’accroche pas trop aux détails. Il est vrai que je cogite pas mal sur ce que je lis pendant mes lectures, ç’a certainement joué. À 15 ou 16 ans, j’aurais très sûrement adoré ce livre. Aujourd’hui, à 30 ans, j’en attends un poil plus. À aucun moment lors du récit, je me suis retrouvée à sortir mon téléphone pour prendre en photo une page afin d’éternaliser une punchline… ridicule, certes, mais ces moments sont importants pour moi, ça me fait rester dedans et me donne envie de continuer.

La suite

Pour le moment, je suis toujours sur la lecture commune de La neuvième maison que j’adore (vraiment !), je suis impatiente de le terminer et en faire des éloges. Le troisième et dernier tome de l’Histoire de la Reine de Cœur est d’ores et déjà dans ma bibliothèque, mais aussi les Neil Gaiman à lire… de bons livres en perspective.